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Marie J ?

26 mars 2010

Le monde est toi

Le monde est ce vagabond qui avance en boitant dans les rues de Paris un soir d'hiver, un énorme sac sur le dos et une bouteille de bière à la main, et qui marche et qui trébuche et qui marche encore, quelque part où il pourra échapper à sa destinée.

Le monde est cette jolie fille qui danse et qui danse au milieu de tous ces hommes, sourire aguicheur et doigts frôlant les torses, et qui virevolte dans une folie éphémère à s'écorcher ses pieds nus mais elle n'a pas mal, non la douleur ne l'atteint plus.

Le monde est ce couple de vingt ans d'âge que la vie a usé, qui s'obstine à fêter leurs années de mariage en ouvrant une bouteille de champagne au goût amer, pour se faire croire qu'ils s'aiment encore, oui qu'ils s'aiment encore mais ils savent tous deux que la lassitude a remplacé la passion depuis des années et des années déjà.

Le monde est cet enfant qui y croit encore, qui joue en riant et qui regarde ces dessins animés, qui pense qu'il y a un monstre dans son placard et qui aime la vie, l'aime puisqu'il n'a rien d'autre à faire, et qui jouit de cette innocence qu'on lui volera si vite, si vite, trop vite.

Le monde est ces deux amants qui s'embrassent, s'embrassent, qui ont effacé du temps et de l'espace toute autre personne qu'eux deux, à cet instant présent, qui goutent au bonheur pleinement et en riant, et qui ont pour toute une existence les bras de l'autre et ses baisers.


Le monde est cet enchevêtrement de vies, de personnes qu'on bouscule dans le métro en murmurant une vague excuse, de gens qu'on croise dans la rue, chacune des ces personnes transportant avec elles une existence entière de sentiments mais on ne s'en doute pas non, pour chacun de nous ce ne sont que des ombres qui vivent autour de soi, qui pleurent qui rient qui doutent mais on s'en fout nous, on est déjà loin.


                                      Ronis02

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25 mars 2010

Cette seconde est la seule réelle.

Je te regarde rire, je ris avec toi. Il fait encore un peu froid mais le printemps arrive, et puis dans tes bras tu vois je n'ai jamais froid. Nous ne faisons rien, je suis assise sur toi et je te regarde dans les yeux, tes mains entourent ma taille et tu as les yeux qui brillent un peu. Tu me chuchotes à l'oreille qu'il n'y a que moi, et c'est con mais j'ai envie de te croire. On s'embrasse, tes lèvres effleurent les miennes doucement, je me laisse aller à tes doux baisers. Tu effleures ma joue avec tes doigts, tu me regardes encore et moi ça me fait frissonner de bonheur, tout à coup je n'ai plus envie de penser à tous ces cons, après tout ce sont eux qui n'ont rien compris. C'est mieux encore qu'une bonne partie de baise, que la collection de Beigbeder, que les Kooks , qu'un bon joint de beuh, encore mieux que tout ça réuni ouais. Tu sais pour la première fois j'ai l'impression de dire un immense adieu à mon passé, je regarde les gens rire je les regarde pleurer je les regarde courir et moi j'ai le sentiment d'exister. C'est tellement beau, tu es tellement beau, en plus le soleil se couche doucement et j'ai l'impression que plus rien ne peut m'arrêter, ouais c'est tellement beau de vivre, ouais c'est tellement beau d'aimer.

17 mars 2010

Je suis un connard.

Je suis un connard. Un pur produit de la société actuelle, j'aime l'argent facile, le sexe, la solitude. Je décide aujourd'hui de ce que vous allez vouloir demain, je consomme en un soir l'équivalent de votre revenu mensuel. Je ne vous aime pas, je ne vous ai jamais aimé. Je vous souris, vous offre des verres, mais sachez qu'au plus profond de moi, je vous méprise, oui je vous méprise bordel. Je n'ai jamais aimé personne. Enfin. Si.

Il y a eu Elle. Elle était belle vous savez, ses yeux n'étaient pas seulement marrons. Ils étaient toute ma vie, je m'y noyais je crois. Elle avait un cou gracieux, une nuque sensuelle, des boucles qui lui tombaient sur ses épaules trop souvent nues dans mes bras. Je la désirais plus que quiconque, plus que tout, je n'avais jamais autant désiré quelque chose, quelqu'un. Je vais arrêter là, je n'aime pas avoir mal. Trop tard. Ça me rendait malade de la savoir loin de moi, mais j'avais toujours son odeur sur son chouchou que j'avais à mon poignet, alors parfois, des heures la nuit, je le sentais quand elle n'était pas près de moi. Je me trouvais fou, je ne comprenais pas pourquoi je réagissais ainsi, alors je me fumais une cigarette près de la lune pour oublier que je me trouvais fou mais je pensais encore à elle. C'était un cercle vicieux. Et quand elle était là, Dieu ! Que c'était bon. Elle avait une voix douce, toute fluette, pas ces voix suaves de publicité non, une petite voix douce qui me faisait frissonner de bonheur. Parfois on s'asseyait tous les deux, la nuit, sur un banc face à Paris, et elle me parlait d'elle, de ses projets, de son enfance, de nous. Moi je l'écoutais, je buvais chacune de ses paroles. Alors quand je la laissais parler trop longtemps, elle se taisait et me disait que il fallait qu'elle arrête de parler autant, encore et encore. Elle ne me laissait pas le temps de rétorquer que déjà sa bouche était sur la mienne et elle m'embrassait comme une déesse. Dans ses bras je redevenais un enfant docile, et j'aimais ses défauts, les pires, j'aimais le goût de ses larmes parce que elle était tellement belle  quand elle pleurait, mais si il avait fallu j'aurai renversé des montagnes pour qu'elle arrête d'avoir mal, ouais. Elle m'emmenait toujours dans des endroits insolites pour faire l'amour, que c'était bon, putain, si vous saviez comme c'était bon. 
Pourquoi avait-je si mal quand j'étais loin d'elle? C'était comme si je n'existais plus, vous savez, comme si ma triste existence pourtant bien remplie se réduisait soudain à son unique personne, et puis je n'étais pas un romantique, moi, non, je n'étais pas un romantique. Et puis un soir, alors que j'avais encore son parfum sur mon oreiller, je me suis rendue compte que je l'aimais. Moi, aimer, vous rendez vous compte? Cette révélation m'apparut comme une lumière, et je l'ai appelé, elle était fatiguée je crois, elle voulait se coucher mais il fallait que je lui dise, je lui ai dit : Je t'aime, je t'aime, je t'aime, je n'ai jamais aimé mais je crois bien que je t'aime. Elle a ri doucement en disant que j'étais fatigué et qu'il fallait que j'aille me rendormir, oui, que j'aille me rendormir, elle m'a embrassé encore et moi je lui disais, je lui ai crié " Je t'aime ! Je t'aime ! JE T'AIME BORDEL ! " et elle riait encore doucement, de son petit rire que j'aime tant. Je me suis mis à pleurer, je me suis assis par terre comme un gamin et je répétais ces trois petits mots en chuchotant, pour moi, elle s'est accroupie à côté de moi, a pris mon visage entre ses mains et elle m'a dit : " je t'aime aussi, mais tu le sais, ça, tu le sais déjà, non? " , et moi je hochai ma tête pleine de larmes, ça m'a rassuré, elle m'a raccompagné chez moi mais elle était trop fatiguée pour rentrer chez elle, alors elle s'est endormie, là comme ça, dans mes bras. Je l'ai soulevé doucement, pour ne pas la réveiller, et je l'ai déposé sur mon lit, je me suis couché à côté mais je ne pouvais pas dormir, non, je ne pouvais pas, si je bougeais peut-être que je l'aurai brisé. Alors je l'ai regardé, le souffle régulier de sa respiration m'apaisait, je voulais l'entendre toujours.

Mais elle n'est plus là vous savez, non, elle est partie, c'est moi qui l'ai fait partir, j'ai encore fait le connard, j'ai voulu me protéger de elle avant qu'il ne soit trop tard, mais il était déjà trop tard, c'est là toute ma connerie. Vous savez, ça fait cliché et je suis une ordure donc je ne suis pas censé vous dire ça, mais bordel, croyez-le ou non, c'était elle ma raison de vivre.

19 février 2010

L'enfant-femme.

Une insolence étrange émanait de sa personne. Un sourire à la fois narquois et las, désabusé et cynique, des yeux remplis d'affronts. Elle marchait en titubant mais toujours d'un pas assuré, perchée sur ses grands talons qui contrastaient tant avec ses traits restés enfantins. Depuis combien de temps marchait-elle ? Elle-même n'en avait sûrement plus conscience. Elle s'assit sur un banc, fouilla dans son sac, sortit une cigarette qu'elle alluma puis porta à sa bouche. Elle penchait la tête en arrière, soufflait dans le froid la fumée qui formait des volutes ressemblant à des corps de femmes. Puis elle répétait les mêmes gestes, encore et encore. Elle en alluma une autre, puis une autre. Elle avait recroquevillé ses genoux contre sa poitrine, ne bougeant que son bras par nécessité. Elle regardait les gens passer, eux qui courait à leurs vies construites et rangées et elle qui cherchait encore la sienne dans l'horreur de leur ressembler. Son image avait quelque chose d'étrange, cette gamine solitaire et blessée, assise sur un banc de Paris à une heure si matinale. Elle était belle à sa manière, avec ses longs cheveux raides qui encadraient son visage à l'allure cynique, sa minceur effrayante, ses grains de beauté et ses lèvres si rouges sur son teint si pâle, et puis ses habits un peu trop grands sur son corps si frêle, ses longs talons et son élégance voulue. Oui, il y avait quelque chose de beau, d'attirant, d'unique et de morbide qui dégageait de cette poupée de grâce et de sang, un étrange contraste entre force et fragilité, entre enfant et femme, son apparence qui criait à l'aide et son attitude qui persistait à dire à le contraire. Elle était invisible et tellement présente à la fois, véritable emblème d'une jeunesse qui se cherchait, et qui se perdait, se perdait, se perdait dans cet avenir trop sombre d'horreur.

13 février 2010

> A la lueur d'un choix qui lui est impossible.

Etre fatal. 
Sourire enivrant, regard doux et infranchissable. A la fois compréhensif et fort, rassurant. Un visage pâle, des traits fins, un sourire en coin. Ses cheveux blonds tombent sur sa nuque d'un mouvement souple. Un cou droit, des épaules redressées. Il se met à parler. Toujours le même sourire muet, dégageant une prestance rare, les gens l'écoutent. Autre chose serait inenvisageable, semble-t-on. Les filles le regardent, le chérissent. Il reste gentil avec elles, et elles savent qu'elles n'ont pas de chances, mais elles espèrent encore. Un peu. Peut-être.

Etre fatal.
Sourire enivrant, regard à la fois aguicheur et méprisant. Son être attire autant qu'il effraie. Il est beau. Il le sait. Il en joue. Un visage avec des traits bien dessinés, une moue ironique semblant demeurer en permanence. Ses cheveux bruns en bataille, ses grands yeux marrons donnant l'impression d'être toujours en train de juger chaque mouvement, chaque visage. Il repère ses proies. Il ne parle pas. Il avance, il regarde, il touche. La proie est déjà subjuguée et bientôt sera tuée. On ne lui résiste pas. Des gestes. Il prend la main, la taille, les lèvres, tout est déjà acquis. Dans quelques heures il partira, il recommencera. Encore et toujours, éternellement.

 

Elle arrive. Douce, belle, libre et détachée. Etre fatal. Il la regarde. Soudain son monde entier se dirige vers cette personne, inexorablement. Ses yeux bleus la sondent, il voudrait tout savoir d'elle. Etre fatal. Il la voit arriver, que dégageait-elle? Il ne le savait pas. Il lui fallait trouver. Sa dernière proie ne l'intéressait déjà plus, comme un aimant déjà il se dirigeait vers cette nouvelle créature affolante et sensuelle.

Femme fatale. Les deux l'attirent, ces deux-là que tout oppose. 
Dans les bras du bon elle sera toujours attirée par le danger, le terrible, le néfaste, le parfait. Dans les bras du sombre elle cherchera la stabilité chimérique perdue chez le bon. Son être balance, son coeur se détruit peu à peu.

A la lueur d'un choix qui lui est impossible.

 

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25 janvier 2010

Etoiles de la nuit.

" Tu ne me reverras plus. N'insiste pas. S'il te plait. J'ai aimé nos moments, nos sourires, nos caresses. Mais désormais ; oublie-moi. Fais en sorte que je ne sois plus rien pour toi, que je ne sois qu'un bref souvenir enfoui parmi tant d'autres tellement plus heureux. Je ferai de même pour mon côté. Et même si ça me fait mal, et même si ça nous fait mal, ça ne pourra jamais être pire de ce que ça serait devenu. Inutile de se faire une raison. Nous le savons tous les deux pertinemment. Chut, ne dis rien. Promets moi juste de tenir ce que je viens de te dire. Laisse le temps nous séparer, il y arrivera, tu le sais bien. Un jour, peut-être, nous nous retrouverons. Ce jour n'est pas aujourd'hui. Allez, il est temps, oublions nous. Adieu mon amour, adieu. "

Elle s'en alla.


 

La jeune fille avance. Elle vient juste d'avoir la majorité, pourtant dans ses yeux elle semble déjà avoir tout vécu. En habituée du monde de la nuit elle s'assoit près du bar, interpelle le serveur. Elle prend sa commande.
Cela fait deux minutes qu'elle est entrée pourtant elle sent déjà de nombreux regards se tourner vers elle. Elle n'y fait pas attention. Elle n'y fait plus attention, du moins. De longs cheveux bruns tombent sur son beau visage, ses traits fins. Mais elle n'est pas seulement belle ; tout dans ses manières, dans son sourire en coin légèrement las, sa façon de repousser ses cheveux en arrière a un je-ne-sais-quoi magnétique. La soirée était déjà bien entamée, et plusieurs hommes vinrent lui faire du charme inutile. Elle y était indifférente ; mais pas une indifférente froide et calculée. Une indifférence qui fait plus mal encore, cette indifférence douce et agréable, presque désolée.
Peu à peu elle enchaîna les verres, mais il est certain que c'était voulu. Elle voulait oublier, même si elle ne le montrait pas. Elle commença à rire doucement, de cette joyeuseté propre aux charmes de l'alcool. Qu'importe, après tout? Il semblait au monde entier qu'elle avait déjà tout perdu. Elle finit par oublier le reste, et bientôt, même si son indifférence restait même, son inaccessibilité, elle, baissait à vue d'oeil. Il lui sembla qu'un garçon venait lui proposer quelque chose. Elle ne distinguait pas trop son visage, du moins il lui semblait de drôle compagnie. C'est vrai, ça ! Qu'il était drôle ! Elle riait aux éclats. Elle dansa avec lui, la nuit continuait, et elle ne voulait surtout pas qu'elle s'arrête. Le bar fermait. 
Puis malgré la tardiveté, et son rire joyeux, ses instincts reprirent le dessus et firent comprendre au danseur qu'elle ne voulait plus de lui ; qu'elle était déjà lasse. 

Alors elle sortit dehors ; il faisait froid mais elle ne s'en rendait pas compte. Elle riait encore. Elle se mit à danser toute seule, à la lueur des réverbères renvoyant un éclat funèbre d'une âme qui cherche encore la vie. Mais elle riait, elle riait! Puis, quand ses jambes fatiguées manifestèrent une certaine envie de repos, elle s'assit sur un banc, la tête face aux étoiles qui l'éblouissaient. Déjà elle sentait les effets de l'alcool retomber peu à peu, rendant à son être son misérable exacerbé. Elle voulait pleurer, oui, elle le voulait! Mais encore fallait-il qu'elle le puisse.

Une ombre s'approcha. Il devait être trois ou quatre heures du matin, et près d'un banc une jeune fille ivre et seule, et belle. Cela faisait depuis le début de la soirée qu'il ne la quittait pas des yeux, il l'avait regardé s'oublier douloureusement dans l'alcool, dans les bruits, dans les bras d'un inconnu. Malgré cela il l'avait reconnu tout de suite, malgré les changements produits sur sa personne. Comment aurait-il pu l'oublier? Il n'y avait que son visage qu'il n'avait vraiment aimé.

La fille releva la tête ; d'abord elle ne reconnut personne, puis l'éclat du réverbère éclaira le visage de l'homme à son tour. Un frisson parcouru son corps frêle, et un goût à la fois âpre et doux envahit sa bouche. Se pouvait-il que... ?

L'ombre devenue être devenue espoir prononça ses mots, d'une fois à la fois faible et puissante : 
" Se pourrait-il que ce jour soit cette nuit, mon amour? "

7 janvier 2010

Abymes.

Bonsoir mon cher perdu, regarde-moi bien m'approcher de toi, c'est sans doute la dernière fois vois-tu. Je suis venue te vomir mon dégoût, te dire à quel point ta personne est abjecte et dénudée de sentiments ; je veux voir tes yeux s'ouvrirent d'incompréhension puis je veux les voir en colère, je veux voir au fond de tes pupilles sombres que tout cela te blesse, que tu ne t'y attendais pas. J'en jouis d'avance, quelle délectation en moi que de t'imaginer misérable ! Vois-tu, je veux te sentir misérable comme tu m'as fait l'être, tu n'en avais aucun droit mon ami, aucun m'entends-tu? Mais regarde-moi, je suis forte maintenant, j'ai cotisé mes plaies et appris de mes blessures. Je me suis relevée seule. Tu sais, les déboires amoureux, toutes ces galères, ces pleurs, ces cris, c'était bon pour les autres ça, pas pour moi. Et pourtant! Je me délectais tellement, avant, avant tout ça, avant toi, de remettre à leur place les narcissiques, les menteurs, les inconstants, les hypocrites, les lâches et les infidèles; cela n'a jamais été trop dur et puis tu es arrivé. J'ai vu en toi le roi de tous ces gens là, j'avais conscience que tu serais un peu plus complexe mais pas à ce point, pas à ce point. On m'avait pourtant prévenu, je le sais, je n'ai pu m'en vouloir qu'à moi à ce moment-là, et c'est sûrement cela le pire. Mais regarde, c'est de l'ancienne faiblesse tout ça, je viens te le prouver.
Tu n'es qu'à quelques mètres de moi à présent, je sens que tout ce que je vais te dire va te faire mal, je choisirai les bons mots crois-moi. Regarde ; tu n'es qu'une loque, une belle épave, et moi je suis au dessus de tout ça. Enterrée l'ancienne moi, admire la nouvelle ! Cela te fera revenir j'en suis sûre, mais moi mon ancien amour je ne te reviendrai pas.
Ça y est, dans un pas je suis à toi, bientôt je m'enivrerais de ton désolement, que ce moment sera bon. 
Nos regards viennent de se croiser, tu m'as vu, tes grands yeux noirs sont comme ils ont toujours été, ravageurs à la lueur ironique.
Mes jambes mollissent, mon regard soutient difficilement le tien durant un fugace instant, j'avance vers toi, ça y est... je détourne mon chemin, je t'évite, je ne pourrai pas de toutes manières, et puis à quoi bon n'est-ce pas?
Je ne pourrai jamais te faire souffrir comme toi tu me l'a fais.

30 décembre 2009

mon bel enfoiré

Il est trop tard. Trop tard pour t'aimer, trop tard pour peut-être, vivre quelque chose à deux. Il y avait ton sourire, ton regard et tes gestes. Il y avait tes mots, ta douceur et le reste. Que reste-t-il de tout cela? Nous n'avions rien commencé. Passion éphémère, dérisoire, qui a tristement mourut dans le temps. Je savais bien que tout cela ne nous mènerait à rien, notre histoire n'était même pas éclose qu'elle était déjà vouée à son échec. C'est pour cela que je suis partie, tu sais. Ne m'en veux pas. Non, je sais bien que tu ne m'en veux pas. Mon souvenir à tes yeux est évanoui dans tes dizaines d'autres. Dès le départ, nous savions tous les deux qui tu étais. Un salaud, et beau salaud. Mais c'était l'essence même de ce qui m'attirait chez toi. J'ai toujours été attirée par les âmes détruites et viles. Seulement, je ne me suis pas aperçue à quel point tu étais bien pire. Je suis partie loin de toi pour ne pas me retrouver anéantie. Je suis partie loin de toi car je savais que tu serais celui qui me mènerait à ma perte. Avais-je tort ? Même disparue, regardes ce que je suis devenue. Aimes-la, mon joli enfoiré. Aimes-la, peut-être que c'est la seule qui réussira à te rendre heureuse. Je sais que tu as oublié ce qu'était le bonheur, en parfait âme dépravée. Aimes-la, plus que quiconque, aimes-la parce que c'est de ton existence même dont ça dépend. Mais es-tu même capable d'amour ? Moi j'avais envie de te sortir de ta merde, mais tu n'y fais que t'y enfoncer. Je n'aurai pas réussi, de toutes manières. Je n'aurai pas réussi.
On ne triomphe pas devant les gens comme toi. 

 

30 novembre 2009

L'orgasme musical

Ses longs cheveux fins blonds tombaient sur ses épaules frêles et nues. Ses yeux étonnement clairs ne traduisait aucune expression ; un pâle sourire se dessinait sur son visage sans importance.
Soudain, ses doigts commencèrent à jouer quelques arpèges sur un piano qui devait être là depuis un siècle peut-être, chargé d'histoire et d'émotion. Quelque chose, on ne saurait dire quoi, se ralluma soudain dans ses yeux mornes, une sorte de folie passionnée que rien ne semblait arrêter. Les arpèges douces et claires, se transformèrent soudainement en accords graves et terribles ; ses longues mains valsaient sur les touches, en parfaite harmonie avec l'instrument, et les notes s'enchaînaient, rapides, folles, exquises, qui semblait vouloir donner à l'oreille la mélodie du paradis. Ses yeux se fermèrent, et son être entier semblait s'être fusionné avec la musique, d'une manière à la fois sauvage et harmonieuse, folle et sensuelle. Nous y étions arrivés ; l'apothéose de la musique ; l'orgasme mélodieux que semblait vivre à deux la fille et l'instrument. Sa tête blonde suivait le rythme, plongée dans un univers que seule elle comprenait. Enfin ; la musique se calma doucement, les accords se firent moins violents, le pied de la fille tapait doucement le sol au gré de la mélodie déjà plus sereine.
Les derniers arpèges vinrent, les notes retentissant plus lentement dans tout le corps, ce dernier qui savourait avec délectation les ultimes pulsions de cette œuvre divine, et le morceau se finissa dans une note claire qui fit parcourir au monde un frisson dont il se souviendrait longtemps.
La fille ouvrit ses yeux encore plein d'émotion, et se tourna vers la pièce d'un sourire timide.

24 octobre 2009

L'amour, parfois, ça rend niais, croyez-moi.

Tu viendras chez moi, ou moi chez toi, c'est pareil. T'arriveras trempé parce qu'il pleut dehors, mais t'auras même pas froid. T'auras pas froid parce que là mon regard t'aura réchauffé. Puis j'irai dans la cave sortir un vieux vynil poussiéreux d'une vieille caisse en bois poussiéreuse. On ira l'écouter, ça fera rétro. Et puis tu me prendras par la taille et on dansera doucement puis passionnément. Ça durera des heures, et quand on aura fini, on s'ra même pas fatigué. Mais on aura soif. Alors je me pencherai attraper une bouteille de vodka derrière moi, et toi tu m'embrasseras en même temps. Je commencerai par boire au goulot, ça coulera sur mes lèvres ivres de baisers et c'est ça qui est bon. Et puis tu me prendras la main et tu m'emmèneras dehors. Il sera tard ou tôt ; en tout cas la nuit ne sera pas encore finie. Il continuera de pleuvoir et on sera tous les deux trempés, un peu saouls et certainement beaux. On se mettra à courir et là, y'aura un grand champ de blé, mais ça sera interdit d'y aller. Mais c'est pas grave, on ira quand même. On s'allongera, là où personne ne nous verra, tu me regarderas avec passion puis tu me diras je t'aime. Et on continuera à s'aimer jusqu'à que le jour se lève.
Ouais, crois-moi, on sera heureux.

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